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Précarité des journalistes à Radio France (article Libération)


Hot AC

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Libération a publié un article sur la situation des jeunes journalistes de Radio France, en particulier France Bleu

Précarité à Radio France: «Ce qu'on accepte, c'est ce qu'on dénonce dans nos reportages» par Julien Lecot :

https://www.liberation.fr/economie/medias/precarite-a-radio-france-ce-quon-accepte-cest-ce-quon-denonce-dans-nos-reportages-20220610_PNPPQPE6BFCRHFTNSMX3QWWATY/

Extraits :

(...) Tout juste titulaires d'un master, quelques dizaines de jeunes journalistes enchaînent ces contrats à la journée, payés environ 73 euros net les premiers mois, un peu plus à mesure que l'ancienneté grandit. Le tout sans treizième mois ou prime de précarité (...)

«Ça fait souvent marrer les gens quand je dis ça, mais en moyenne je dois gagner 1 100 ou 1 200 euros par mois» (...)

Les journalistes pigistes interrogés par Libération déclarent gagner entre 500 euros pour les mois les plus compliqués et jusqu'à 1 700 euros net pour les meilleurs. (...)

«En général, mes journées font plutôt autour de dix heures.» ... «On fait exactement le même travail qu'un titulaire, sauf qu'on n'a pas de récupération, pas d'arrêts maladie en cas de problème, pas de prime de nuit quand on fait des matinales, et évidemment on se tape tous les week-ends.» (...)

«Radio France vit au-dessus de ses moyens. On est constamment en sous-effectifs et tout le monde doit se démultiplier pour atteindre les ambitions de l'entreprise. La situation des salariés dans les locales est catastrophique.» (...)

Une surcharge de travail dans la plupart des 44 locales, pouvant parfois s'apparenter à du travail dissimulé, entraînant «peur, crises de larmes, pensées noires ou suicidaires et traitements médicamenteux». (...)

Du côté de Radio France, on assure que les inquiétudes des journalistes concernant la charge de travail «ont été entendues et font l'objet d'une série de mesures». (...)

Pour les pigistes, impossible ou presque de prendre des vacances. D'abord parce que du fait de leur statut, s'absenter plusieurs jours ampute d'autant leur déjà bien maigre salaire. Mais aussi en raison de la pression qui pèse sur leurs épaules et de la peur de se faire remplacer s'ils se rendent indisponibles et refusent de travailler à certaines périodes. (...)

«Tu es remplaçable et on te dit clairement que si tu n'es pas contente, il y en a plein qui peuvent prendre ta place.» (...)

«Tu t'interdis forcément de faire plein de choses car il faut que tu sois dispo si on t'appelle. Ton métier devient la seule et unique priorité dans ta vie, c'est hyper toxique. Ta vie sentimentale, tes amis, ta famille... Tout passe après.» (...)

«C'est assez étrange. Il y a une culture de la peur et du silence qui est omniprésente, mais personne ne sait vraiment d'où elle vient» (...)

«Quand on regarde Europe1 ou RMC, je pense que la concurrence n'est pas beaucoup mieux. Pour reprendre les propos de Churchill, Radio France c'est peut-être le pire système à l'exception de tous les autres», lâche Alex un peu las. (...)

«Si un concurrent me propose un CDI dans le coin où je suis installé, je pense que je signe direct» , assure Célia, en dépit de «son rêve» qui est toujours «comme pour beaucoup, de travailler pour Radio France».

 

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Invité Robert
Le 11/06/2022 à 00:03, Hot AC a dit :

Libération a publié un article sur la situation des jeunes journalistes de Radio France, en particulier France Bleu

Précarité à Radio France: «Ce qu'on accepte, c'est ce qu'on dénonce dans nos reportages» par Julien Lecot :


https://www.liberation.fr/economie/medias/precarite-a-radio-france-ce-quon-accepte-cest-ce-quon-denonce-dans-nos-reportages-20220610_PNPPQPE6BFCRHFTNSMX3QWWATY/

Extraits :

(...) Tout juste titulaires d'un master, quelques dizaines de jeunes journalistes enchaînent ces contrats à la journée, payés environ 73 euros net les premiers mois, un peu plus à mesure que l'ancienneté grandit. Le tout sans treizième mois ou prime de précarité (...)

«Ça fait souvent marrer les gens quand je dis ça, mais en moyenne je dois gagner 1 100 ou 1 200 euros par mois» (...)

Les journalistes pigistes interrogés par Libération déclarent gagner entre 500 euros pour les mois les plus compliqués et jusqu'à 1 700 euros net pour les meilleurs. (...)

«En général, mes journées font plutôt autour de dix heures.» ... «On fait exactement le même travail qu'un titulaire, sauf qu'on n'a pas de récupération, pas d'arrêts maladie en cas de problème, pas de prime de nuit quand on fait des matinales, et évidemment on se tape tous les week-ends.» (...)

«Radio France vit au-dessus de ses moyens. On est constamment en sous-effectifs et tout le monde doit se démultiplier pour atteindre les ambitions de l'entreprise. La situation des salariés dans les locales est catastrophique.» (...)

Une surcharge de travail dans la plupart des 44 locales, pouvant parfois s'apparenter à du travail dissimulé, entraînant «peur, crises de larmes, pensées noires ou suicidaires et traitements médicamenteux». (...)

Du côté de Radio France, on assure que les inquiétudes des journalistes concernant la charge de travail «ont été entendues et font l'objet d'une série de mesures». (...)

Pour les pigistes, impossible ou presque de prendre des vacances. D'abord parce que du fait de leur statut, s'absenter plusieurs jours ampute d'autant leur déjà bien maigre salaire. Mais aussi en raison de la pression qui pèse sur leurs épaules et de la peur de se faire remplacer s'ils se rendent indisponibles et refusent de travailler à certaines périodes. (...)

«Tu es remplaçable et on te dit clairement que si tu n'es pas contente, il y en a plein qui peuvent prendre ta place.» (...)

«Tu t'interdis forcément de faire plein de choses car il faut que tu sois dispo si on t'appelle. Ton métier devient la seule et unique priorité dans ta vie, c'est hyper toxique. Ta vie sentimentale, tes amis, ta famille... Tout passe après.» (...)

«C'est assez étrange. Il y a une culture de la peur et du silence qui est omniprésente, mais personne ne sait vraiment d'où elle vient» (...)

«Quand on regarde Europe1 ou RMC, je pense que la concurrence n'est pas beaucoup mieux. Pour reprendre les propos de Churchill, Radio France c'est peut-être le pire système à l'exception de tous les autres», lâche Alex un peu las. (...)

«Si un concurrent me propose un CDI dans le coin où je suis installé, je pense que je signe direct» , assure Célia, en dépit de «son rêve» qui est toujours «comme pour beaucoup, de travailler pour Radio France».

 

Ce métier est plus précaire qu'intermittent du spectacle ....
Pour un jeune, s'il sait parler dans un micro, aucun intérêt de se lancer dans ces médias dépassés.

Autant être  autonome sur YouTube ,  en podcast ( qui bientôt dépasseront les émission live), ou steamer ... Quand on voit ce que peut gagner un YouTuber, un formateur en ligne ou un podcaster ... laissez tomber ce média de grand père.

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Invité CRICRI DE CHACHA

C'est une honte de traiter les gens comme ca.

Il y a un moment où on devrait se poser des questions sur ce type de management.

Quel est le but et l'intéret si ce n'est se torpiller à moyen terme ?

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Invité Infos en VT

Que dire alors des radios B, qui s'en mettent plein les poches a 6 € par an et par auditeur selon les sondages mediametrie

+ les pubs locales ...

et qui payent des independants, en tant que journaliste en voice track à distance ... à 15/20 € brut de l'heure ... ?

Une agence de presse située en idf, m'a proposé 1200 € oui 1200 € brut soit environ 936 € nets

pour le 16-20h le vendredi, le 6 à 14h et le 16-20h le samedi et le dimanche, bref un VRAI temps plein ... de 28h plus la prepa ...

soit au minimum 35h / semaine soit 155 h mensuelles pour 936 €  et en independant ( sans ticket restau, sans 13eme mois, sans prime de matinale et avec mon materiel,

logiciel, micro, casque, ordinateur, carte son, box fibre ...)

alors meme qu'un journaliste ne peut pas etre micro entrepreneur ....... Rire !

Bien entendu j'ai refusé l'aumone de ce monsieur ... comme dans la verité si je mens (nicomouk !)

Voir les infos du SNJ : 

Auto-entrepreneur : à proscrire totalement

Les tentatives patronales pour imposer le « statut » d’auto-entrepreneur à des journalistes rémunérés à la pige se multiplient. Elles peuvent même prendre l’apparence d’un chantage : c’est auto-entrepreneur ou rien ! Il s’agit pourtant d’une démarche en totale contradiction avec les textes en vigueur et qu’il faut donc absolument refuser.

Le journaliste est obligatoirement un salarié. C’est la loi de 1935 qui le dit. Dans l’actuel code du travail, cette disposition est contenue dans l’article L. 7112-1 : « Toute convention par laquelle une entreprise de presse s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un journaliste professionnel est présumée être un contrat de travail.
« Cette présomption subsiste quels que soient le mode et le montant de la rémunération ainsi que la qualification donnée à la convention par les parties. »

La liste des droits que l’auto-entrepreneur fait perdre aux journalistes est impressionnante. Dans le désordre : préavis et indemnisation lors de fin de la collaboration sur décision de l’entreprise de presse ; indemnisation chômage ; renouvellement de la carte de presse ; clause de cession ou clause de conscience ; congés payés ; application de la convention collective des journalistes notamment le 13e mois ; participation éventuelle aux élections professionnelles ; bénéfice des accords d’entreprise ; augmentations annuelles (quand elles existent !) ; barème minimal de piges (quand il existe !) ; ou encore abattement optionnel pour frais professionnels...

Les droits risquent également d’être très réduits en cas de maladie, maternité, accident du travail. Quant à pouvoir s’appuyer sur les règles déontologiques du métier, et refuser notamment de confondre information et communication, autant rêver !

Le statut d’auto-entrepreneur est à refuser individuellement et collectivement. Individuellement, un journaliste à qui on veut l’imposer ne doit pas rester seul mais alerter les délégués du personnel ou le DS du SNJ. Collectivement, tous les moyens sont bons : question en DP, courrier à l’employeur avec copie à l’inspection du travail, voire aux services de contrôle de l’Urssaf.

Attention à l’intox. Certains patrons pourraient être tentés d’évoquer une circulaire ministérielle qui fait figurer les termes de « journaliste indépendant » et « pigiste » dans la liste des activités concernées par l’auto-entreprise. Le SNJ s’en est ému auprès d’Hervé Novelli, alors secrétaire d’État en charge de ces questions, qui ne lui a jamais répondu, et de Christine Lagarde. La ministre de l’Économie a relevé qu’il s’agissait là d’une nomenclature européenne dressée à des fins purement statistiques. Pas de quoi, selon Bercy, porter un « quelconque préjudice aux journalistes professionnels dans l’exercice de leurs droits réglementaires et légaux ». En clair, cette circulaire ne confond journalistes et auto-entrepreneurs que quand il s’agit de les compter. Rien d’autre !

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