les quotas ça fait vraiment pitié à entendre

[Invité analyse]

En ce dimanche matin ça fait pitié d'entendre les quotas de chansons française sur la plupart des radios.

C'est bien triste d'en arriver là...

[Invité arrêtons de se plaindre]

S'il y avait que ça comme problème !

C'est rien par rapport aux actualités (guerre en Israël, inflation),...

Finalement, dans nos radios en France on est peut-être pas si mal lotis !

Faut arrêter de se plaindre pour pas grand chose...

 

 

 

 

 

[Invité Oncle Picsou]

A titre personnel, je suis pour une disparition totale des quotas francophones. Cette loi est totalement obsolète et ne reflète plus la réalité du paysage musical et radiophonique d'aujourd'hui.

Il faut bien se remettre dans le contexte de l'époque de cette loi, en 1994 : la part de titres chantés en français avait chuté drastiquement sur les radios musicales, en particulier, jeunes. J'avais noté entre 5 et 7% des diffusions sur Skyrock et Fun Radio en 1992. NRJ s'en sortait un peu mieux avec 20%, grâce à la variété française qui était très présente à l'antenne depuis les années 80. Mais clairement, il y avait danger car la radio était le principal vecteur de découverte musicale à l'époque pour la grande majorité des gens, il n'y avait pas vraiment d'alternative. 

A cela s'ajoutait le fait que, contrairement aux autres pays européens, il n'y a jamais eu de véritable radio publique, musicale jeune à la sauce BBC Radio 1, avec suffisamment d'influence pour mettre en valeur la production francophone. Radio 7 a disparu en 1987 et avait une audience réduite à Paris tandis que (Le) Mouv' n'avait pas encore été créée, et n'a jamais vraiment pesé dans le paysage radiophonique, même au pic de sa popularité. 

C'est donc les radios privées, en particulier le trio NRJ, Fun, Sky, qui ont ce rôle de promotion musicale pour les labels, les maisons de disques et le grand public. Ajoutez à cela une petite dose d'"exception culturelle française" et vous obtenez les quotas pour les radios privées. 

Or, aujourd'hui en 2023, le paysage musicale et médiatique est radicalement différent des années 90 : les radios ne pèsent plus autant qu'à l'époque, le streaming et les réseaux sociaux sont devenus les principaux vecteurs de découverte musicale. Ces plateformes n'ont pas de quotas et la notion même de quota n'a pas de sens dans un univers mondialisé. Les artistes et leurs labels n'ont plus forcément besoin du soutien des radios traditionnelles pour percer et parfois, ne tiennent même plus compte de la radio dans l'élaboration des plannings promo (cf. le duo PNL). 

Bref, il y a une distorsion de concurrence assez forte étant donné que la qualité de la production francophone a toujours été inférieure à ce qui pouvait se faire à l'international. En obligeant les radios à diffuser des titres moisis, on les condamne face aux plateformes. Qui plus est, c'est un aveu de faiblesse de la production musicale française face à l'international. 

Redonnons leur liberté aux radios de programmer ce qu'elles ont envie et ce qui correspond au (vrai) goût de leur public pour rester pertinentes face aux plateformes plutôt que de soutenir artificiellement des artistes moisis....

Posez vous la question de pourquoi il y a très peu de golds francophones dans les playlists des radios jeunes type Fun ou NRJ, surtout quand on compare avec leur nombre de diffusion à l'époque où ils étaient en rotation. Indices : la qualité et le taux d'appréciation des auditeurs...